Le Roi Arthur : la légende d’Excalibur

mv5bnju5ntg4mjgynl5bml5banbnxkftztgwntc3mze1ote-_v1_sy1000_cr006741000_al_King Arthur : Legend of the Sword Film fantastique américain (2017) de Guy Ritchie, avec Charlie Hunnam, Jude Law, Astrid Bergès-Frisbey, Djimon Hounsou et Eric Bana – 2h06

Sauvé par ses parents du putsch de son oncle Vortigern, Arthur grandit dans un bordel de Londonium, qu’il tient ensuite avec son gang. Mais il s’empare un jour de l’épée Excalibur et, aidé par la Résistance et des mages, Arthur va affronter Vortigern pour récupérer le trône qui lui était promis…

A la base, la Warner qui veut lancer toute une saga sur la légende du roi Arthur et ses chevaliers de la table ronde, je prends. Mais à la minute où ils l’ont confié à Guy Ritchie, je me suis mis à redouter ces promesses. Je ne veux pas médire sur le succès de ses Sherlock Holmes que je n’ai pas vus (mais je pense que la série télé les a rendu caduques), ni sur son Man from U.N.C.L.E. sorti dans l’indifférence générale alors que ça avait l’air d’avoir un peu de gueule. Mais ce Roi Arthur : la légende d’Excalibur je l’ai vu et tout ce que j’en ai conclu, c’est que son échec retentissant aux States, qui devrait se poursuivre sur nos terres, il ne l’a pas volé.

Après avoir bazardé son catalogue DC Comics, Warner Bros poursuit donc sa descente en enfer sur le terrain de la fresque médiévale que Guy Ritchie détruit au bazooka avec ce film bourré d’incohérences et de fautes goût. Le Roi Arthur piétine dans toutes les trop différentes formes qu’il prend, du ton rigolard poussiéreux hérité de Snatch quand Ritchie raconte la jeunesse de hors-la-loi d’Arthur aux séquences shakespeariennes balourdes dans lesquelles Jude Law surjoue sa soif de pouvoir (ça en fait au moins un qui s’éclate). Le tout est scotché ensemble par une imagerie d’heroic fantasy progressivement démesurée et grotesque, culminant dans un climax repiqué à une cinématique de Dark Souls. Dangereusement hors de contrôle, Ritchie ne manque jamais une occasion de ringardiser une séquence susceptible de relancer la machine, ou de rendre incroyablement illisible une bataille supposément épique (Zack Snyder a dû adorer). Dans ce chaos esthétique, si généralisé qu’on se demande s’il n’est pas délibéré, le charismatique Charlie Hunnam est tristement laissé à lui-même comme un chien abandonné au bord d’une autoroute, juste après avoir goûté à la splendeur de The Lost City of Z.

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Arthur (Charlie Hunnam) cherche le réalisateur incompétent qui a osé salir sa légende.

Malheureusement, le naufrage était prévisible, le film historique ne séant guère au « style » d’un clippeur fou comme Guy Ritchie (Michael Bay parviendra-t-il à faire pire avec son redoutable Transformers : The Last Knight ?). L’escroquerie du réalisateur tapageur de Revolver aura rarement été aussi évidente, lui-même cumulant les aveux de faiblesse quand il s’agit d’asseoir un tant soit peu de puissance au récit mythologique traîné dans la boue. Non content de gerber sa forme, Ritchie chie aussi sur le fond : la fabrication de la table ronde n’est finalement qu’un prétexte à une série de punchlines vaseuses. Bref, arrêtons là le carnage : Le Roi Arthur est un échec complet, et la vraie bonne version des chevaliers de la table ronde sera à retrouver dans Kingsman de Matthew Vaughn, ancien producteur de Ritchie, ce qui paraît aujourd’hui complètement inconcevable. En attendant, pour soigner vos rétines de ce nanar même pas amusant, je vous prescris un visionnage d’Excalibur de John Boorman matin, midi et soir pendant une semaine. Prenez soin de vous !

BASTIEN MARIE

Autre film de Guy Ritchie sur le Super Marie Blog : RockNRolla (2008) ; The Gentlemen (2019) ; Un homme en colère (2021)

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